Jean-Pierre Botrel

Né à Lisieux en 1945, j'ai étudié le dessin au lycée Malherbe à Caen sous la houlette du petit fils de Pissaro qui m'a enseigné que la simplification du trait était essentielle. Des couleurs harmonieuses juxtaposées suffisaient à évoquer un paysage.

Dans un premier temps ma passion pour la forêt avec de grands arbres m'a conduit à faire des paysages Cauchois aux couleurs vert et ocre avec des pointes de violet.
J'ai commencé par l'aquarelle simple à manipuler et à transporter. Une petite boîte de huit couleurs permet de rendre à peu près tout surtout si on ajoute un trait fin d'encre de chine. Avec l'aquarelle on peut rapidement fixer un moment, une lumière, une ambiance passagère. Le seul point noir c'est que le rendu est toujours un peu pâle et manque de contraste.

La deuxième étape a donc été de me mettre à la peinture à l'huile. Ceci nécessite un matériel plus conséquent, un chevalet et de la place. J'ai peint sur le motif, mais contrairement à ce que prétendent de nombreux artistes, j'ai trouvé ça un peu sportif.... Allez sur la falaise à Varengeville peindre le magnifique panorama un jour de vent avec votre chevalet et une grande toile....L'équilibre est périlleux et l'exercice sportif !
J'ai donc pensé qu'en faisant des dessins et de petites aquarelles on pouvait ensuite à l'atelier réaliser une huile correspondant.
Prendre quelques photos pour compléter et le paysage est fixé dans la mémoire.
On ne peut peindre que ce que l'on aime et que l'on connait bien. Je pense que je pourrais peindre quelques paysages les yeux fermés, enfin... presque.


Ma peinture suit mes voyages en particulier les voyages en mer. Etant "voileux" j'ai une vision de la mer vue d'un bateau, en particulier pour les falaises Cauchoises auxquelles je suis très attaché ainsi qu'aux côtes Bretonnes du Morbihan.
Le froid de la Norvège, le tumulte de la Manche, le vent sur les côtes sont des thèmes qui me fascinent.

Le trait s'estompe petit à petit pour céder la place aux craies dures. Cette technique que j'ai découverte récemment me permet des assemblages de couleurs que je ne connaissait pas. La représentation devient plus homogène en jouant avec le sens du trait et l'estompage. Le seul problème c'est la poussière....Mais si vous avez de la place je vous encourage à essayer. Le nombre de nuances est infini et on peut en créer autant que l'on veut en les superposant. Il faut être méthodique et organisé. Un papier Canson ordinaire permettra de rendre les reflets argentés sur la mer et les nuages dans un ciel tourmenté. Un papier spécial pastel granuleux intensifiera les contrastes.

Quand j'ai commencé à peindre, j'ai copié Monet, Turner (enfin j'ai essayé) et d'autres grands maîtres et j'ai fini par comprendre qu'il fallait avant tout se faire plaisir et avoir le coup de pinceau ou de craie franc. L'hésitation est le mal des peintres. Si ça ne marche pas on peut toujours recommencer.

Bon aujourd'hui, avec le confinement j'ai du temps...J'ai vraiment un faible pour le pastel dur. C'est incroyable ce que l'on obtient sans dessiner. Il n'y a qu'à superposer et tracer des traits. L'estompage permet toutes les corrections.

Je réserve l'huile pour les grands formats et les fleurs. On obtient des brillances exceptionnelles et des contrastes très marqués.

Finalement l'aquarelles c'est comme un carnet de notes.


Ce site a pour but de partager une passion avec les amis et les amateurs et reste la preuve que la persévérance peut apporter beaucoup de plaisir...

Jean-Pierre Botrel,

Février 2021